Fénoarivo - nov 2019
Fénoarivo - nov 2019
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DEUX SEMAINES A FENOARIVO :
Mission de conseil pédagogique et linguistique du 9 au 24 novembre 2019
Mesdames Jacqueline Secrettand, inspectrice honoraire de l’éducation, spécialisée dans les apprentissages fondamentaux et Nadège Merlo, ancienne enseignante et conseillère pédagogique en maternelle puis formatrice en lutte contre l'illettrisme, sont allées faire profiter de leur expérience et transmettre des conseils pédagogiques au groupe des sept enseignants (six femmes et un homme) travaillant à l’’école primaire de Soavimbahoaka (Village AINA-Fénoarivo). Cette école compte sept classes de la maternelle au CM2 ; elle est tenue par la congrégation des Sœurs de la Sagesse qui gèrent également le Village Aïna, l’ensemble étant soutenu par l’association Vahiny Madagascar présidée par M Régis LANGUILLAT.
C’est d’ailleurs le président qui a fait appel à AGIR abcd afin de mettre en place cette première mission d’évaluation et de complément de formation au bénéfice des enseignants pour une durée arrêtée à deux semaines.
L’association Vahiny Madagascar[1] présidée par M Régis LANGUILLAT, œuvre en faveur d’une école primaire privée catholique « Sainte -Thérèse Soavimbahoaka » à Fénoarivo au cœur de Madagascar, petit village des plateaux à l’ouest d’Antananarivo. Celle-ci composée de sept classes de la maternelle au CM2 est tenue par la congrégation des Sœurs de la Sagesse dont la « Maison principale » est située à Saint-Laurent sur Sèvres. Les sept enseignants sont laïcs (six femmes et un homme).
L’objet de l’intervention de mesdames Nadège MERLO et Jacqueline SECRETTAND etait d’évaluer et de compléter la formation des enseignant.es pendant deux semaines.
Récit des intervenantes : « Après une nuit à l’hôtel Ivato à Tananarive, nous arrivons à l’issue d’un parcours urbain pour la première partie mais plus chaotique ensuite sur une piste boueuse, au village Aïna...
C’est au sein de la congrégation « les Filles de la Sagesse » que nous sommes accueillies chaleureusement par Sœur Perpétue, directrice de l’école, qui nous présente Sr Florence, responsable de la communauté Béthanie. Nous sommes hébergées à la « maison Marie-Louise » et c’est là que nous vivrons assez confortablement au rythme et selon les rites de la communauté. C’est donc une mission-retraite que nous sommes amenées à vivre aux côtés des quatre sœurs de cette maison.
Nous apprendrons postérieurement que chacune de ces sœurs, toujours vaillantes et gaies, a une tâche bien déterminée. Ainsi, Sr Blandine assure auprès de la directrice, l’aide au secrétariat de l’école et les déplacements nécessaires à la vie communautaire, Sr Marie-Marguerite est responsable de la ferme et Sr Stella dirige l’atelier de couture du village Aïna.
L'école est située à environ 1,200km du village Aina et une piste en terre et partiellement pavée y conduit. Les fortes pluies d’orage la rendent le plus souvent difficilement praticable et plus particulièrement pour les enfants qui doivent l’emprunter pour venir prendre le repas de midi au sein de la communauté des Sœurs de la Sagesse et repartir à l'école.
Premiers contacts avec l’école.
La directrice, Sœur Perpétue, nous présente aux parents d’élèves venus en nombre pour compléter les dossiers d’inscription de leurs enfants. Puis Sr Blandine, nous accompagne successivement dans les différentes classes pour y rencontrer les enseignants et leurs élèves en pleine activité »
Pendant les deux (trop courtes) semaines sur place, Jacqueline et Nadège vont assister à de nombreuses leçons dans toutes les classes et tous les compartiments de l’enseignement primaire. Elles notent une bonne atmosphère de classe, des enseignants bien impliqués dans leur tâche et ayant un bon contact avec leurs élèves, avec toutefois une conduite de classe magistrale et frontale, même dans les petites classes. En revanche les préparations des leçons sont bien faites et les cahiers bien tenus attestent de l’exigence du travail rendu par les élèves. Les élèves sont attentifs dans l’ensemble.
On note toutefois, comme très souvent dans l’enseignement dispensé dans les écoles malgaches « une vraie faiblesse dans les échanges oraux trop peu nombreux avec les élèves qui travaillant le plus souvent à l’écrit et répondent difficilement aux questions posées ». Et d’ajouter que « les ressources et référents pédagogiques sont peu nombreux et il serait nécessaire de dresser un inventaire des indispensables à fournir ».
Les questions fondamentales qui se posent sont donc de savoir quelle part est donnée à l’oral dans l’apprentissage du français et quel programme est établi pour chacun des niveaux de classe et par qui ?
Le travail de conseil pédagogique.
Suite à l’observation du travail dans une classe de grande sections de19 élèves de 4 à 7 ans, les deux spécialistes de la pédagogie (Jacqueline est inspectrice honoraire de l’éducation spécialisée dans les apprentissages fondamentaux et Nadège ancienne enseignante et conseillère pédagogique en maternelle puis formatrice en lutte contre l'illettrisme) vont prodiguer des conseils pratiques, sans moyens importants, mais permettant aux enfants d’être plus actifs, et véritablement acteurs de leur apprentissage. Pour la lecture, elles proposent ainsi la fabrication de nouvelles étiquettes portant le prénom en capitales d’imprimerie. Découpage de l’étiquette lettre par lettre par les élèves puis reconstitution des prénoms par assemblage des lettres et collage sur une feuille. Dénombrement des lettres composant le prénom : notions de court, long, le plus court, le plus long, à travailler en lien avec la chaine numérique par ex.
Un autre temps fort d’une séquence est la lecture d’un conte en français et en malgache qui constitue un moment intéressant de libération de la parole pouvant être exploité également dans d’autres matières.
De même, pour aborder les mathématiques, elles suggèrent de proposer aux enfants de de travailler à partir de figures géométriques cartonnées (des carrés, triangles, rectangles et ronds) pour support d’exercices de manipulation (par exemple : tri par forme -notion d’ensemble - et jeu de décomposition des nombres à compléter par d’autres matériels)
Les visites se poursuivent chaque jour dans toutes les classes de tous les niveaux. Le rapport pédagogique détaillé produit par les deux intervenantes note « Beaucoup de bonne volonté de la part des professionnels qui se sont efforcés de tenir compte toujours des conseils pédagogiques prodigués. Dans ce domaine plus particulièrement, les efforts doivent surtout viser à rendre plus effective la part active de l’élève (manipulation pour les plus jeunes notamment, verbalisation, raisonnement) dans son accès à la connaissance.
CONCLUSION en forme de bilan provisoire : Le désir (des enseignant.es) de progresser en français est patent et la demande est grande de poursuivre des formations régulières. Le choix de réserver le mercredi après-midi à l’exercice collectif d’entrainement à la conversation en français est significatif. Sur place et au sein de l’équipe, une enseignante au moins pourrait en être la cheville ouvrière »
C’est donc encore une fois une mission qui s’inscrit totalement dans l’éthique d’AGIR abcd, celle d’évaluer, de soutenir, de conseiller et de participer à la mise en place de relais pour plus d’autonomie et de prise en compte de son devenir.
Photos : 1 - Rassemblement des enfants dans la cour de l'école.
2- Une classe de moyenne section à l'écoute de la lecture d'un conte.
3- Nadège Merlo (4ème à partir de la gauche) en compagnie de toute l'équipe éducative de l'école Sainte -Thérèse de Soavimbahoaka.
[1] Vahiny Madagascar : Hôtel de Ville 7 place du marché au bois Guérande France.